Règne animal

Géricault, c’est d’abord le Radeau de la Méduse, une scène historique relatant le naufrage d’une frégate française au large des côtes africaines. Un grand format où la verve romantique – du romantisme littéraire et pictural – déploie son amplitude lyrique avec force tourment et imagination. La sensibilité y est exubérante comme pour mieux souligner l’étendue…

Un « fous-y-tout » expérimental

« Je désire intégrer à ma toile n’importe quel objet de la vie » déclare Rauschenberg. Et ce qu’il appelle « toile » est le support servant à recueillir les détritus urbains. De ceux qu’on trouve sur les trottoirs avant le ramassage des poubelles, fragments d’objets glanés dans les rues de New-York, pièces usées, rognures d’ateliers, encombrants….

Vision organique

  Un pan de jungle, des lianes, des agglomérats de filaments colorés avec, si l’on insiste un peu, une odeur de pourri : l’artiste aurait-il pris de la drogue avant de se mettre au travail ? Une décoction d’ayahuasca ? Cette forêt, la plante psychoactive me l’a fait traverser, il y a longtemps, avec des…

Les accouchées

Un premier coup d’œil à cette œuvre et l’on pensera, confusément, à un genre de prototype des sérigraphies warholiennes. En plus subtil bien sûr, en plus élégant, par sa facture, sa ligne, son blanc de porcelaine, la plénitude des ors et du vermillon. Rien à voir avec le portrait grossièrement doublé d’un même personnage :…

Le saint patron de la forêt

Aux temps des Pépin, des Childrebrand et des Rotrude, festoyait en son duché un certain Hubert, noble époux, dit-on, d’une fille de roi. Il menait galante vie et bonne chère au sein d’une cour un peu rustique de Francs chevelus portés sur la chopine et la castagne. Lorsqu’on ne guerroyait pas contre d’autres barbares que…

Crépuscule d’argent

En dehors des férus de Haute Renaissance et des cercles spécialisés locaux, la peinture lombarde est mal connue. C’est pourtant un univers singulier qui se niche là, dont l’un des plus grands noms, Savoldo, a laissé l’empreinte d’un naturalisme envoûtant. Trempées à la lumière des rudes hivers de la région, les œuvres de cet artiste…

Particules élémentaires

Une illustration de conte, des jouets de chiffon ? Au vrai, ces créatures ne sont pas des animaux, ni des peluches, ce sont des formes libres. Kandinsky tient beaucoup à ce qu’on ne les identifie pas : elles sont ce qu’elles sont, flottant dans l’espace, animant l’atmosphère. Il le dit : « c’est un monde inconnu »…

Une table d’été

Cette œuvre, peinte sur le motif, c’est-à-dire en plein air, a la particularité d’être à la fois une scène de la vie bourgeoise – soit une scène de genre avec la servante qui s’affaire – et une nature morte par l’agencement étudié du service de table. Mais c’est surtout une belle matinée ensoleillée, une lumière…

Nuit blanche

Il fallait oser. Oser peindre sans couleurs, ou presque, simplement l’ombre et la lumière afin d’y trouver l’expression du réel. Georges de La Tour est le maître de la révélation nocturne, celle qu’une lueur chaude arrache aux ténèbres. Une main tendue libérant du désespoir. La scène est d’une réalité troublante. On croirait lui appartenir, ou…

Bossa nova

Qui a inventé le cubisme, Braque ou Picasso ? La question n’est toujours pas tranchée. Tiré des recherches de Cézanne sur la géométrisation du réel, le cubisme en a exacerbé les angles, équarri l’espace et disloqué les perspectives. Une nouvelle idée de la réalité vit le jour, celle-ci observable à partir de tous les points de…

Un ciel

On a coutume, dans certains milieux, de considérer la peinture anglaise avec hauteur : elle serait peau de chagrin comparée aux autres. À défaut de comprendre ce qui fait le génie d’une civilisation (génie au sens de singularité), nous pouvons au moins essayer d’en saisir les ressorts : la sensibilité des peintres anglais est soumise…

Obsolescence programmée

Cette peinture murale, immense et fouillée, est l’un des nombreux décors ornant le palais des Beaux-Arts de Mexico. Consacrée à l’Homme avec un grand H – centre et aiguilleur de la machine-monde – Rivera l’a conçue au départ pour un centre commercial new-yorkais ; une commande des Rockefeller pour agrémenter leurs affaires et donner une…

Trou d’eau

Georgia O’Keeffe a consacré aux fleurs plus de deux cents tableaux, soit un cinquième de sa production qui en compte un millier. Des fleurs vues de près, de très près. Avec pistil, stigmate, étamine, le dispositif qui génère le pollen, l’appareil reproducteur scruté à la loupe. Les gros plans deviennent d’immenses compositions qui oscillent entre…

L’arrière des bastringues

Longtemps, j’ai cru que Le lit représentait deux gamins faisant les fous sous les draps avant de s’endormir. Cette première impression, ressentie enfant, s’est cristallisée en grandissant. Jamais je n’ai songé à la mettre à jour, elle paraissait si naturelle. C’est bien plus tard, en lisant une monographie de Toulouse-Lautrec que je découvris, stupéfaite, l’inconcevable…

L’homme à l’alliance

Dans la classification chromatique, le bleu est une couleur froide et fuyante s’il est placé sur un fond rouge. Sur un fond noir, il devient saillant et peut à l’occasion se réchauffer. C’est en cela qu’il nous attire et nous retient dans ce petit portrait. Peut-être aussi parce que ce bleu-là, intense et lumineux, est…

Mirage de synthèse

L’illusion d’optique est une expérience sensorielle fascinante. Le processus est complexe et touche la physiologie, la psyché et l’imaginaire. Le trompe-l’œil est une perception autre de la réalité, sujette à toutes les interprétations. Dans un format carré, une boule semble ici pousser un imprimé qui s’approche du spectateur dans un mouvement qui va s’amplifiant. Vasarely…

Réplétion

La monture est nue, presque obscène, prisonnière de sa chair et de son pré. Difforme, la robe livide, une tête d’épingle enfoncée dans une encolure qui aurait embouti une carcasse d’abattoir, voici le cheval selon Botero. Figure chimérique, engourdie, comme ses hommes et ses femmes prélevés d’après nature et remodelés jusqu’à l’éclatement. L’idée fixe de…

Un bon petit saint

Thomas de Villanueva, religieux du XVIe siècle, est un personnage renommé en Espagne. On l’aime surtout pour sa charité, vertu qu’il pratiquait depuis l’enfance, selon l’hagiographie officielle, dans l’esprit de l’ordre mendiant augustinien. La charité y est définie comme l’expression la plus noble du dévouement. « Charité » est un mot très beau qui, par son étymologie,…

Dans la tête d’une génération

À l’abri des regards est le titre parfait d’un tableau-hiéroglyphe. Il renseigne sur l’état intérieur de l’homme, ou plutôt d’une femme, appartenant aux générations post-modernes, celles qui courent du début des années 1970 à nos jours. Générations X, Y ou Z, extrême fin d’un alphabet dont chaque lettre est égrenée et exploitée avec plus ou…

Confrérie de citoyens

Le portrait de groupe traverse les siècles en rangs d’oignons. En peinture, en photographie et sur scène, la mise en place se fait sans variantes. Un groupe compact, l’instant d’un croquis ou d’un clic, est la meilleure formule pour emballer un souvenir. Les visages, taillés au canif, affichent une solennité qui se fond dans l’anonymat…

Eaux limpides

« Cependant la barque, à bonne distance déjà de la rive, était battue par les flots sous un vent contraire. À la quatrième veille de la nuit, Jésus vint à eux, marchant sur le lac. Quand les disciples l’aperçurent marchant sur les eaux, ils prirent peur : « C’est un fantôme » disaient-ils, en poussant…

Échange de beautés

Giambattista Tiepolo est un conteur hors-pair. Si l’on met en sourdine l’aspect monumental de son œuvre (ce qui serait absurde car les décors muraux forment l’essentiel de son travail… ), son sens de la narration apparaît dans toute sa verve et se déploie vivo-presto quelqu’en soit le thème. Sachant jouer du détail décisif passant inaperçu…

La meute

L’expressionnisme, comme son nom l’indique, cherche à récapituler par sa force plastique la charge émotionnelle que toute réalité porte en elle. Cette toile de Franz Marc l’illustre bien : le spectateur sait que quelque chose de violent et d’inéluctable est sur le point d’arriver. Quelque chose, il en est sûr, qui finira très mal. Des…

Des nuées

  Guido di Pietro – en religion Frère Giovanni – a gagné son surnom de « frère angélique », d’abord parce qu’il était dominicain, ensuite parce qu’on le tenait de son vivant pour un saint. Ne se mettant à peindre qu’après avoir longuement prié, ses chœurs célestes et ses nuées d’anges, d’une grande finesse d’exécution,…

Lovée

Danaé est une jeune fille à l’horizon peu enviable. Son père, Acrise, le roi d’Argos, la claquemure dans une tour d’airain après qu’un oracle lui a révélé qu’il serait tué par son petit-fils. Il prend donc des dispositions pour prévenir le malheur : empêcher la conception du futur homicide. Malgré l’enfermement de Danaé, Zeus, qui…

Homo mecanicus

Imaginons : dans le fonds d’atelier d’un dessinateur industriel, au milieu d’un fatras de rouleaux de calques, d’équerres et de fils à plomb, on exhume une planche glissée entre deux cartons à dessin. C’est une étude, un projet encore évasif. Ressort hélicoïdal, cercles ressemblant à des clapets, rivets d’assemblage, connexions à buses. L’appareil, ou le…

Vue du pont

Le Salon d’automne de 1905 inaugura, au Grand Palais à Paris, les premières toiles « modernes ». On poussa les hauts cris. La critique et le public récusèrent l’exposition, partagés entre indignation et franche rigolade. Les nouveautés picturales de Matisse, Derain, Vlamynck ou Marquet y étaient vues comme un canular, une farce de barbouilleurs. Les…

Partie de dames

Si une femme du XVIe siècle avait la fortune de savoir peindre, elle restait cantonnée dans l’art du portrait, tout autre genre lui étant interdit. Les scènes mythologiques, religieuses, la peinture d’histoire ou de paysages, la représentation anecdotique ou familière lui échappaient par décret tacite. Sofonisba Anguissola contourna l’obstacle en peignant ici un portrait de…

Marée de printemps

Il y a dans l’air comme une envie de grands espaces, d’inhaler le parfum des roses, d’un bol d’air loin des miasmes de notre réclusion forcée. On ouvrirait la porte sur une vaste étendue végétale redevenue intacte, comme régénérée par l’éloignement des hommes. Des tableaux qui célèbrent les beautés de la nature, il y en…

Hosanna!

L’Entrée du Christ à Jérusalem est célébrée le dimanche des Rameaux, une semaine avant Pâques. Elle marque la fin du grand Carême et le début de la Semaine Sainte. Tout est dit dans cette icône traditionnelle orthodoxe que l’on installe sur un lutrin le jour de la fête, au centre de l’église chargée de rameaux,…

Cinétique du teckel à poil ras

En ce jour de mai 1912, comme tous les jours, la comtesse Nerazzini promène son chien. Elle bat le pavé de Montepulciano, son teckel en laisse. Le peintre Giacomo Balla l’accompagne. La comtesse compte parmi ses élèves dans l’atelier qu’il occupe aux Beaux-arts de Rome. En visite près de Sienne, en Toscane, il en profite…

L’Empire du Milieu

Ce portrait « chinois » sort d’un atelier de peintres européens. De peintres jésuites établis à Pékin. D’un minimalisme et d’une délicatesse tout asiatiques, il représente un général au service de l’empereur de Chine Qianlong, qui a régné de 1735 à 1796. Le valeureux chef des armées impériales, l’impassible Koma, est vêtu d’un simple costume noir traditionnel…

Jour blanc

Ce tableau est immense et nous happe dès que nous franchissons la salle où il est exposé. Plus de quatre mètres carrés d’une blancheur étourdissante envahissent le mur. Des nuances mates de mauve, de bleu et de gris ressortent çà et là, réchauffées dans les angles par des ombres dorées. Une minuscule silhouette en mouvement…

Portrait de pêche

Le bon vieil Arcimboldo est un peintre inusable. Ses « portraits composés » dans une accumulation de faune et de végétaux étonnent encore les artistes et les historiens de l’art. On s’émerveille toujours devant l’originalité et le détail de ses figures. Ses œuvres se moquent du temps qui passe ; Arcimboldo trône, souverain, au panthéon…

La doyenne des cavernes

Les Célèbes (Sulawesi en indonésien), une des grandes îles de la Sonde à l’est de Bornéo, sont restées dans mon souvenir une contrée diablement exotique. Je n’y ai personnellement jamais mis les pieds, mais mes parents y ont séjourné à une période où peu de touristes osaient s’y rendre. Ils en ont rapporté des histoires…

Un après-midi en famille

En tous lieux et en tout temps, la scène du bain revient sans jamais donner l’impression d’une redite, sans jamais lasser l’œil ou rebuter l’esprit. Un père fait barboter son enfant au bord d’une rivière ; la mère, assise sur la berge, les contemple tandis qu’un autre enfant est blotti contre elle. L’ensemble est brossé…

Bouh!

Ambiance des Oiseaux d’Alfred Hitchcock et de La Maison du Diable de Robert Wise avec son architecture en bois de Nouvelle-Angleterre, son cadrage décentré, son clair-obscur tranchant, la Maison hantée de Kantor a plus ou moins façonné l’esthétique hollywoodienne du film d’épouvante. Un halo noir tamise le contour de l’image comme sur les daguerréotypes. Une…

Un jardin à Rome

Grande est la tentation de voir dans ce tableau la conséquence d’une crise de nerfs. Un détail raté qui aurait tourné en barbouille. Parce que si l’on s’en tient au titre, il y a, ou il y avait là, un jardin, un plan d’eau, du soleil, perceptibles grâce aux couleurs. L’ironie est facile, les limites…

Nature vive

Il y a quelque chose de joyeux dans la clarté et la variété de ce tableau, quelque chose de pur et de cristallin malgré l’accumulation de mangeaille. La table est garnie : motte de beurre frais, corbeille de fruits et de légumes, assortiment de charcuterie – jambon à l’os, pieds de porc et langue, oui langue,…

Recettes de peintre

Cette scène d’intérieur serait parfaitement banale si nous la regardions, comme ça, en passant. Une cuisine plongée dans la pénombre, deux femmes en train de coudre, un enfant qui joue par terre forment un tableau ordinaire, scène de la vie de province d’une maison bourgeoise française au début du XIXe siècle. Au centre, une échappée…

Un truc en plumes

La Dame au chapeau est une des œuvres phares du cubo-futurisme. L’Art avec un grand A – et surtout l’Art obsédé de modernisme – aime manier le jargon, valeur sûre de l’étiquette. Ce qui n’empêche pas ce tableau, malgré sa coquetterie, d’être une sorte de synthèse picturale, une combinaison de courants artistiques. Il résume à…

Embruns et limbes

Le Moine au bord de la mer est une quintessence de romantisme allemand. Pas celui des tralalas amoureux, mais le romantisme au sens strict du terme, le courant d’idées rebelle à la clarté et à l’équilibre classiques. Dans ce mouvement littéraire et pictural, la logique est en berne, l’examen critique n’existe pas tandis que l’imaginaire…

La Madone des tropiques

Cette grande toile de Gauguin, première d’une série inspirée des coutumes polynésiennes, est une adaptation de Vierge à l’Enfant. Insérée dans la végétation locale, dotée des plus belles couleurs de la création, Marie se tient debout, en paréo, l’Enfant Jésus à cheval sur son épaule à la manière tahitienne. Fleurs de tiaré, arbres à pain…

Vengeance

Les beaux-arts sont, d’après la définition consacrée, « l’expression sensible du beau ». La peinture ne saurait pourtant se limiter à un rôle décoratif, la preuve par cet égorgement. Affirmation d’une personnalité, celle de l’artiste, elle est aussi le témoignage collectif d’une époque. Elle capte ce qui l’entoure, recueille les symptômes du temps. Elle révèle et instruit,…

Cabinet de curiosités

La « peinture de cabinet » est la représentation détaillée d’un cabinet de curiosités, pièce dédiée à des objets insolites que l’on trouvait autrefois chez les collectionneurs de la Renaissance. Ce type de peinture, souvent de petit format, prit son essor au XVIIe siècle et devint un genre pictural à part entière, recherché pour sa valeur descriptive…

Portrait du disparu

Andrew Wyeth est un peintre américain très populaire dans son pays. Méconnu en Europe, son art est représentatif de l’Amérique profonde, entre Maine et Pennsylvanie. L’encodage culturel nous fait défaut pour y goûter pleinement, du moins dans sa composante sociale, mais sa dimension psychologique atteint le spectateur sans qu’il est besoin d’explications. Dans la catégorie…

D’acier inoxydable

Au pays de Fernand Léger, ce qu’il y a de massif et de glacé n’enlève rien à son talent. C’est le « tubisme » qui veut ça, sa manière de plomberie savante, mécanique qui se dresse, implacable, au-dessus des humbles mortels. Les trois personnages métalliques, moulés d’un seul bloc, ne sont pas sans rappeler un monument votif…

Le passeur à tête de chien

Cette icône post-byzantine est une curiosité dans la tradition orthodoxe. Quand un saint affiche une tête de chien, on s’interroge. Même auréolé, il met à mal le dogme de l’Incarnation, mais aussi la vénération des icônes telle que définie par les premiers conciles. Si ce saint Christophe Cynocéphale (à « tête de chien ») possède une valeur…

Ces messieurs des colonies

La « peinture de castes » est une spécificité mexicaine. Elle met en œuvre une mécanique de persuasion, une réalité enjolivée ; on parlerait aujourd’hui d’affiche de propagande. Le Mexique humain du XVIIIe siècle est une terre bigarrée : indigènes amérindiens, Espagnols d’Espagne, Espagnols nés sur place (les Créoles) et esclaves africains. Dans une proportion de plus en…

Figure fétiche

On pourrait s’étonner que Modigliani soit l’un des peintres les plus populaires du panthéon artistique. S’étonner, parce que l’austérité d’une telle œuvre, son aspect rudimentaire et primitif effarouche d’ordinaire le grand public. Les relais du marché y sont pour quelque chose : plus la cote d’un nom grimpe, plus le goût général s’y conforme. Modigliani…

Fruits d’entrailles

La première approche de cette œuvre n’est en effet pas ragoûtante. Nature morte absolue, une raie éventrée s’épand en viscères avec ce qu’il y faut d’insidieux pour lui donner du style : de beaux fruits rouges, gorgés de suc. Une triperie sanguinolente, triturée dans la pâte, mais une triperie animée par des rouges vibrants, des roses…